TCHAD

Journée internationale des femmes : Quelle est la place des femmes au Tchad ?


Alwihda Info | Par Moussa Guetane Mahamat - 2 Mars 2013



Journée Internationale des Femmes. Crédits photos : DjamilAMYD/Alwihda
Le 8 mars, c’est la journée internationale qui célèbre les femmes. Nous saisissons cette opportunité pour réfléchir sur la place qu’occupe les femmes dans notre société. Pour tout dire, bien que des pratiques dégradantes et inhumaines affectent encore les femmes dans notre pays telles que les mariages forcés, l’excision et aussi la violence conjugale que très peu de victimes sous le poids de la coutume, refusent de dénoncer, préférant endurer leur souffrance en silence.

Loin des pays qui placent les femmes dans une position inconfortable allant jusqu’à condamner les victimes de viols pour atteintes aux mœurs. D’autres cultures réservent des sorts peu enviables aux femmes, comme l’interdiction d’aller à l’école, les crimes d’honneur et le bannissement de celles souffrant de fistules. Notre pays a fait des progrès importants dans le domaine de la promotion des conditions des femmes. Des femmes tchadiennes bien que marginales sont intimement liées à la gestion du pays, même si le pays attend avec impatience l’avènement d’une Première Ministre qui romprait avec le ballet des hommes à la primature.

Depuis 1990, des femmes ont occupé des postes aussi prestigieux que celui de vice-présidente de l’Assemblée Nationale, d’ambassadrices ou de Ministres, mais cela est à nos yeux insuffisants. Le Président Idriss Deby Itno doit faire un autre pas supplémentaire en nommant les femmes dans toutes les sphères de l’état et des services de sécurité. Loin d’être féministe, nous disons que nos mères, sœurs, épouses et filles méritent aussi les postes de chef d’état major des armées, directrice générale des douanes, trésorière générale, présidente de l’assemblée nationale, première ministre, directrice de protocole d’état, etc.

Les femmes doivent faire leur entrée dans nos rues et édifices officiels. Des femmes comme la défunte Kélou doivent avoir une rue à leur honneur. Des hommages aux femmes ne doivent pas déroger à la règle, il n’y a pas que d’héros male. La femme, celle-là qui est au four et au moulin, dès les premières lueurs du jour s’attèlent aux taches ménagères sans se plaindre en songeant du fond de son cœur, le bien-être de sa famille. Parcourant des kilomètres à la recherche de bois de chauffe, d’eau ou pour aller vendre les fruits de ses labeurs sur les marchés. Pourquoi donc ne pas donner encore une place de choix à ce pilier de la famille qu’est la femme? Nous espérons voir dans un avenir proche, une participation encore plus visible de la femme dans les affaires de notre pays. Il est temps que la femme sorte de la cuisine pour s’afficher toutes les structures de notre société.

Nous demandons à la première Dame, Madame Hinda Idriss Deby Itno qui n’a jamais cessé d’œuvrer pour la promotion et la défense des droits de la femme, de conjuguer encore davantage ses louables efforts pour faire de la femme tchadienne une pierre importante dans l’œuvre de la renaissance du Tchad. La femme doit sortir de la maison, du foyer, des champs, des bars et de l’oubli pour prendre le chemin de l’école, des bureaux des services étatiques publics et privés, des chancelleries tchadiennes… la femme doit prendre toute la place qui lui revient en faisant d’elle une icône. En son honneur, désignons des rues, des édifices, des écoles, des musées, etc. Madame Hinda Deby Itno en tant que femme, épouse et mère doit continuer dans son rôle en faisant sienne, la politique de la promotion de la femme et celle visant à défendre ses consœurs issues de toutes les couches de la société tchadienne.

Au Tchad, on a des femmes valeureuses comme feue Kélou, feue Assiam Wamtou, Bintou Malloum, Haoua Nakaye, Djingayam, Kaltouma Nodjinan, Mounira, Halimé Kalegué alias Halimé Bazooka, Fatimé Djassemé, Bella, Jacqueline Moudaina, Kemneloum Delphine, Dillah Lucienne Abdias, feue Falifalola, Elise Loum, Fatimé Issa Ramadan, Ruth Yaneko Romba, Hadjé Doumténé Fatalbab, Achta Toné, feue Izzé Koulamallah, Adama Perkissam, Sy Koumbo Gali, Zara Yacoub et bien d’autres. Doit-on toujours garder les noms des avenues comme Mobutu, Bokassa, Nimery? À quand des aéroports, des routes, des édifices publics, des ponts, des futurs échangeurs, des marchés, des stades, des maisons de cultures arborant fièrement les noms de femme?

À attendant de célébrer un pieux rêve dans un avenir proche, Alwihda info, votre journal préféré se joint à toutes les voies de par le monde pour dire :
Bonne fête à toutes les femmes de la terre! Bonne fête aux mères, aux sœurs, aux filles et aux épouses! Bonne fête à nos héroïnes!


Moussa Guetane Moussa

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